Essai utilitaire Renault Kangoo Van : Sésame, ouvre-toi !

Deux places ou une seule avec un total de 3,9 m³ de capacité de chargement, c’est ce que Renault annonce grâce à son système de portes latérales appelé « Sésame ouvre-toi ». Exempt de montant, ce dernier permet d’augmenter la taille de l’ouverture latérale et le volume de chargement, lequel passe de 3,3 à 3,9 m³ en repliant le siège passager. Le modèle testé s’équipe du moteur essence à quatre cylindres de 1,3 L de cylindrée développant 130 ch. Ce bloc est couplé à la boîte automatique à double embrayage de sept rapports EDC7.

Je quitte le siège de Renault, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), pour me rendre à la ferme de Frédéric Marien, à Milly-la-Forêt, dans l’Essonne. Le parcours, de plus de 60 km, emprunte divers types de voies, de la ville à l’autoroute, en passant par les routes départementales. Assis au volant du Van, je trouve le niveau sonore élevé. Je perçois clairement un caisson de résonance provenant des tôles dans l’espace de chargement. En regardant vers l’arrière, à droite, je constate que l’habitacle n’est pas complètement isolé du compartiment de chargement. À gauche, il est séparé par une demi-paroi en tôle et, à droite, par une cloison grillagée mobile.

1,60 m d’ouverture latérale

À mon arrivée sur l’exploitation, la cloison mi-tôlée mi-grillagée du Kangoo Van capte toute mon attention. Après être descendu du véhicule, j'ouvre la porte latérale droite et celle du passager. Cette dernière dispose d’un angle d’ouverture de 90°. Sans montant entre les deux portes, l'accès se révèle alors impressionnant.

D'une largeur de 1,60 m, il est idéal pour charger des objets volumineux, même s'il se voit réduit par le siège passager. Mais l’astuce du système « Sésame ouvre-toi » ne s’arrête pas là ! En effet, je peux rabattre le siège passager, dont le dossier est plus étroit de 10 cm que celui du conducteur. Je commence par retirer l’appui-tête, que je range sous le siège. J’utilise ensuite un levier pour soulever l’assise et abaisser le dossier, créant un plancher plat. Je modifie la position de la demi-paroi grillagée de la transversale à la longitudinale. Cette manœuvre permet d'atteindre une longueur de chargement de 2,95 m sur le côté droit de l’utilitaire, ce qui augmente alors le volume à son maximum, soit 3,9 m³.

Dans sa position longitudinale, la demi-paroi grillagée protège également le conducteur en isolant le poste de conduite de l’espace de chargement. Je pourrais alors charger des objets de grande envergure, tels que des échelles ou des cardans de prise de force, depuis le côté droit de l’utilitaire sans nécessairement utiliser les portes arrière. La porte avant du côté conducteur s’ouvre également à 90°. Bien que cela puisse améliorer l’accessibilité au poste de conduite, j’ai plusieurs fois rencontré des difficultés à atteindre la poignée pour fermer la porte. En gagnant en longueur et en volume de chargement, je perds une place assise dans l’habitacle, me retrouvant seul au volant.

Il faut alors faire un choix entre transporter des objets volumineux et être accompagné pour les charger et les décharger. Les semis d’orge approchant à grands pas, je remonte au volant du Kangoo Van et me dirige vers la coopérative agricole la plus proche pour récupérer le big bag de semences de l’exploitant. L’utilitaire s’adapte rapidement à l’univers agricole. Sa garde au sol de 16 cm à l’avant et de 21 cm à l’arrière autorise le franchissement de chemins de terre.

Jusqu’à 600 kg de charge utile

Arrivé à destination, je me présente au responsable de la coopérative agricole. Il m'indique où stationner le véhicule. Une fois celui-ci garé, j’ouvre en grand ses deux portières arrière. L’opérateur, avec sa précision habituelle, fait un sans-faute pour placer les semences dans le Kangoo Van. L’espace de chargement, qui mesure 125 cm de large, 115 cm de haut et au moins 176 cm de long, accueille parfaitement, dans le sens de la longueur, le big bag de semences posé sur une palette Euro. Ce véhicule d’essai peut transporter jusqu’à 600 kg. Avec mon chargement de 500 kg dans le coffre, il s’affaisse et contient bien la charge. Même ainsi lesté, je suis donc toujours en mesure d'emprunter les chemins de campagne.

L'essai de cet utilitaire se déroulant en plein mois de février, j’active le chauffage via le système de ventilation manuel. Celui-ci doit réchauffer à la fois l’habitacle et l'espace de chargement, qui mesure au minimum, rappelons-le, 3,3 m³. Cependant, chauffer cette zone arrière n'est généralement pas nécessaire, à moins de transporter des croissants encore chauds, tout juste sortis du four. Cette demande inutile en énergie peut accroître la consommation de carburant.

Une motorisation essence généreuse

Nous entrons dans la deuxième phase la plus captivante de cet essai : tester la performance du moteur essence lors du transport de charges lourdes, le moteur diesel étant plus approprié à ce type d’utilisation. Mon verdict est positif. Le véhicule se comporte remarquablement bien. La boîte de vitesses automatique s’ajuste parfaitement à la charge. Pour ne pas peiner dans les montées, le Kangoo Van maintient un régime moteur entre 3 500 et 4 500 tr/min.

Sur un terrain plat, qui demande moins de couple et de puissance, les rapports montent pour maintenir un régime économique de croisière, sous les 2 200 tr/min. Si j'ai besoin d’une accélération rapide, j’enfonce la pédale d’accélérateur pour activer le kick down. Ce mécanisme pousse la boîte à rétrograder fortement, sans excéder les 4 500 tr/min. La zone rouge démarre à 6 000 tr/min, laissant alors une marge de puissance. Cependant, lors des descentes avec une charge lourde, il est crucial de s’assurer que la fonction roues libres n’est pas activée. Celle-ci met la boîte de vitesses au neutre lorsqu’aucune demande de puissance n’est nécessaire. Ce système, avantageux pour réduire la consommation de carburant, peut s'avérer dangereux dans ces conditions, car il annule le frein moteur.

Trois modes de gestion de la transmission

La boîte automatique à double embrayage EDC7 du Kangoo Van offre trois modes de gestion : Eco, Normal et Perfo. En les testant, je remarque une variation dans la sensibilité de la pédale d’accélérateur. Le changement des rapports varie lui aussi. En mode Eco, la boîte vise à minimiser la consommation de carburant en maintenant le régime moteur en dessous de 3 000 tr/min. En mode Perfo, le véhicule maintient des régimes plus élevés et rétrograde rapidement, sans excéder 4 500 tr/min.

Le mode Normal offre quant à lui un équilibre entre les deux. Globalement, le Renault Kangoo Van, fort de ses 130 ch de puissance moteur, monte rapidement dans les tours lorsqu’il est à vide. En maintenant une vitesse de croisière de 90 km/h, le régime moteur se stabilise juste en dessous de 2 000 tr/min. À 130 km/h, il atteint 2 200 tr/min. De plus, l’absence de suspensions à lame sur le train arrière permet à l'utilitaire d'absorber au maximum les défauts de la route, rendant sa conduite notablement confortable.

Avant de le rendre au constructeur, je fais un arrêt à la station-service. C’est l’occasion d’analyser la consommation de carburant. Le tableau de bord indique une autonomie restante de 30 km. Je remplis le réservoir d’environ 48 L d'essence SP95, à 1,872 € le litre, ce qui me coûte 90 €. Pendant l’essai, ma conduite a alterné entre douceur et sportivité, avec et sans charge. J’ai parcouru 650 km, avec une consommation moyenne de 7,3 L aux 100 km. Le Renault Kangoo Van s’avère donc économique en carburant. Malgré sa motorisation essence, il offre de bonnes performances même lorsqu’il est chargé. Il ne manque pas non plus d’accessibilité en matière de chargement grâce à la grande ouverture latérale qu’offre l’option « Sésame ouvre-toi ».